La moitié de tous les pauvres sont «démunis», selon une nouvelle étude

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13 June 2014
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Une étude de l'Université d'Oxford visant à mesurer la pauvreté multidimensionnelle dans les pays en développement révèle que dans 49 pays, la moitié des pauvres sont tellement privés qu'ils sont à considérer comme démunis (ou vivant dans l’indigence). Les chercheurs sur l’Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM) mondial ont mesuré les privations simultanées que subissent les personnes en termes de santé, d'éducation et des conditions de vie, ce en considérant des privations extrêmes pour les démunis. Ce dernier groupe est défini en fonction de critères plus extrêmes comme le fait d’avoir perdu deux enfants, d'avoir quelqu'un qui souffre de malnutrition sévère, ou de n’avoir aucun actif dans le ménage. 

L'étude démontre que, malgré l'amélioration de la situation pour beaucoup grâce à des programmes de réduction de la pauvreté et la croissance économique, il demeure encore un noyau solide de personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Cette constatation a des implications importantes pour l’objectif international d'éliminer la pauvreté, largement évoquée comme faisable à l’horizon 2030. Le plus grand nombre de personnes démunies, 420 millions, se trouvent dans les pays d'Asie du Sud. En s'appuyant sur des données officielles récentes disponibles, les chercheurs d'Oxford estiment qu’il y a environ 343 millions de personnes vivant dans l’indigence rien qu'en Inde. L’Afrique sub-saharienne regorge 200 millions de personnes démunies reparties dans 24 pays. La plus forte proportion de personnes démunies se trouve au Niger où plus des deux tiers (68,8%) de la population est considérée comme démunie. 

Comme bonnes nouvelles, lorsque les données dans le temps sont disponibles, l'étude de Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) constate que les politiques visant à réduire la pauvreté ont été particulièrement plus favorables pour les plus démunis dans les pays les plus pauvres. Sur les 34 pays pour lesquels des données dans le temps sont disponibles, l’Ethiopie, suivie par le Niger, le Ghana, la Bolivie, le Rwanda, la Tanzanie, le Népal, le Haïti, le Bangladesh et la Zambie (tous pays à faible revenu ou pays les moins avancés à l'exception du Ghana et de la Bolivie) réalisent les plus fortes baisses des taux d’indigence. En Ethiopie, la proportion des personnes démunies a été réduite de -30% entre 2000 et 2011, selon les chercheurs. 

La Directrice de OPHI Dr Sabina Alkire, de Oxford Department of International Development, soutient que: « Il y a de plus en plus un consensus international sur le fait qu’il faudrait anéantir les pires formes de pauvreté et que cela devrait être l’objectif du nouveau agenda de développement. Alors que les succès des pays les plus pauvres montrent que des progrès importants ont été réalisés, ces résultats montrent que pour l'instant, l’indigence - avec toutes les ravages et difficultés qu'elle implique - reste une triste réalité pour des centaines de millions de personnes. Des efforts additionnels sont nécessaires après 2015 pour assurer que ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté ne sont pas laissés derrière». 

L'Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM) mondial est unique dans ce sens qu’elle capte les privations simultanées que subissent les personnes pauvres, tel que la malnutrition, la non scolarisation et les conditions insalubres d’habitat, fournissant ainsi une optique de haute résolution sur leurs vies. Les personnes privées dans un tiers ou plus de dix indicateurs (pondérés) sont considérées comme IPM-pauvres. 

En 2014, l’IPM mondial a porté sur un total de 108 pays qui abritent 78% de la population mondiale. Environ 30% - 1,6 milliard de personnes - sont identifiés comme multidimensionnellement pauvres. Parmi ces 1,6 milliards, 85% vivent dans les zones rurales, ce qui est un pourcentage nettement plus élevé que les 70-75% fournis par les estimations des mesures de pauvreté monétaire. La plupart des pauvres vivent en Asie du Sud (52%), suivi de l'Afrique subsaharienne (29%), et plus de 71% vivent dans des pays à revenu intermédiaire. 

Une personne démunie dans la nouvelle étude est une personne IPM-pauvre et qui est également privée d'un tiers ou plus dans les mêmes indicateurs, selon des critères plus extrêmes tels que : la malnutrition sévère, le fait de perdre deux enfants, le fait qu’aucun des enfants en âge scolaire ne va à l'école, ou l’absence de toilettes et la défécation en brousse ou en plein air. Deux tiers des personnes démunies ont quelqu'un à la maison avec la malnutrition sévère. Environ 40% des plus démunis parcourent un aller-retour à pied de plus de 45 minutes pour trouver de l'eau potable, si elles en ont accès. Plus de 80% ont un sol en terre battue, et plus de 90% n'ont pas d'installations sanitaires adéquates et se soulagent à l'extérieur, avec toute la vulnérabilité, la peur et la honte que cela implique, particulièrement pour les femmes. 

Des infographiques illustrant de nombreuses données et analyses IPM sur le niveau et la décomposition de la pauvreté multidimensionnelle sont téléchargeables pour 780 régions infranationales sur le site Web de OPHI. 

Pour les interviews et pour plus d'informations: 

Bureau de Presse – University of Oxford: +44 (0) 1865 280534, press.office@admin.ox.ac.uk 

Emma Feeny, responsable de communication des recherches, OPHI: +44 (0) 1865 271528, emma.feeny@qeh.ox.ac.uk 

NOTES AUX REDACTEURS 

À ne pas être publié avant la levée de l'embargo à 0h01 (GMT) Lundi 16 Juin 2014. Sources de données et contraintes 

L’IPM s'appuie sur les données les plus récentes disponibles, principalement les trois bases de données d’accès public et internationalement comparables pour la plupart des pays en développement: Enquête démographie et santé de l'USAID (DHS), l’enquête MICS de l'UNICEF, et l’enquête de santé mondiale de l'OMS. L'analyse de OPHI sur la réduction de la pauvreté multidimensionnelle en Inde a été réalisée en utilisant l’enquête National Family Health Survey (NFHS) de 2005. Malheureusement, il n'est actuellement pas possible de mettre à jour l’analyse, vu que l’enquête n'a pas encore été répétée à nouveau et les enquêtes d’échantillonnage nationales ne contiennent pas les questions nécessaires. 

Contexte de l'Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM) 

L’IPM a été créé par la Directrice de OPHI Sabina Alkire et l’Associée de recherche de OPHI Maria Emma Santos, actuellement à l'Universidad Nacional del Sur et CONICET, Argentine. En 2014, l’IPM a été largement mis à jour, en intégrant de nouvelles analyses importantes de la pauvreté rurale-urbaine, l'inégalité parmi les pauvres, l’indigence et la dynamique de pauvreté dans le temps. L’IPM est construit en utilisant une méthodologie développée par Dr Sabina Alkire et Prof. James Foster, associé de recherche de OPHI et Professeur d'économie et d'affaires internationales à l'Université George Washington. Pour plus d'informations, y compris tous les matériels et données sur l’IPM 2014, prière de voir : www.ophi.org.uk/multidimensional-poverty-index. 

Calcul de la pauvreté en utilisant l'indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) 

Une personne est considérée comme «multi-dimensionnellement pauvre» si elle est privée d’un tiers ou plus de dix indicateurs (pondérés). L’IPM d'un pays ou d'une région est le produit de la proportion de personnes multi-dimensionnellement pauvres (H) et la part moyenne des privations que ces pauvres subissent simultanément, appelée l'intensité moyenne de pauvreté (A). En d'autres termes, IPM = HXA. En mesurant directement les différents types de pauvreté dans chaque ménage, l’IPM capture comment les gens subissent différents types de privations de manière simultanée. Voir Alkire, Conconi and Seth (2014) ‘Multidimensional Poverty Index 2014: Brief Methodological Note and Results’, sur www.ophi.org.uk/multidimensional-poverty-index. Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) OPHI est un centre de recherche au sein du Département du développement international à l'Université d'Oxford. OPHI est dirigé par Dr. Sabina Alkire et s’attelle à développer et à appliquer de nouvelles façons de mesurer et d'analyser la pauvreté, le développement humain et le bien-être, en s'inspirant des travaux du prix Nobel d'économie Amartya Sen. Sabina Alkire et James Foster (voir ci-dessus) ont développé la méthode Alkire-Foster de comptage de mesure de pauvreté multidimensionnelle, qui est utilisée pour calculer l’IPM mondial ainsi que pour élaborer des mesures nationales de la pauvreté (par exemple au Mexique, en Colombie, au Bhoutan et aux Philippines). Pour plus d'informations sur OPHI, prière de visiter : www.ophi.org.uk. 

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